Semaine (très) locale du BBQ
Une gracieuseté de Julien
Trois gars, deux apparts, un dogme... un quoi??
Comme le dit JL, c’est mort sur la blogosphère.
Ici on est en préparatifs de déménagement et un nombre incalculable d’imprévus cogne à notre porte. On reçoit aussi l’aide de bien des gens, donc tout devrait aller.
La saison de l’alcoolémie (et des jupes courtes) est commencée et les soirées (voir les synonymes tel qu’après-midi et/ou heure de dîner au boulot sur une terrasse) se font de plus en plus nombreuses.
Je change de projets au boulot la semaine prochaine, et je vais travailler sur un engin dont je ne connais foutrement rien du tout. Joie !
Quand toute cette poussière sera retombée (à part celle de l’alcool, elle ne tombe jamais), j’ai bien le goût de faire un grand make-over de ce site;
first, parce que déjà la prémisse du site ne tient plus (Trois gars, deux grille-pains, un appart.), y’a deux apparts maintenant et un nombre indéterminé de grille-pains.
Second, ça se peut que Benoit ait de quoi à dire de temps en temps, et si Julie était le moindrement sérieuse dans une de ses divagations de la semaine passée, elle aimerait peut-être ça pouvoir jeter son grain de sel sporadiquement.
Third, j’aimerais peut-être fusionner le Point-virgule (qui est quasi-mort et ne sert pas à grand-chose seul dans son coin, et j’ai pourtant plein de matériels) et les écrapous (mais ça reste quand même la décision de Fred). Ce qui m’amène à me dire que ça ferait beaucoup de choses à la même place et que ça prendrait des catégories pour tout ça. Ça serait le fun d’avoir le tout avec un beau nom de domaine .com avec une interface géniale. Je rêve peut-être, mais je pense que ça serait ben le fun.
Tout ça pour me justifier dans mon silence, on se revoit après le tout ! Je le jure, y parait que je suis un homme de parole et pas du tout quelqu'un qui change d'idées à la même cadence que ses bobettes.
Hum hum.
Le parc où se trouve les temples est rempli de dains, bambis ou chevreuils (les japonnais traduisent le nom de l’animal comme étant « deer »... mais nous on sait que c’est pas des chevreuils). Appellons les alors des dains. Bon, pour 150Y (1.50$) tu peux acheter un paquet de biscuits et essayer de te monter une armée jusqu’à ce qu’une mutinerie te force à abandonner ton butin et à prendre la fuite. Lots of fun!
Jusqu’à maintenant, on a beaucoup de plaisirs et on est très fier de nous d’être capable de se débrouiller seuls.
Arrivé à l’heure de souper, pas de menu en anglais et la serveuse ne parlait pas un traitre mot. Caro nous a commandé notre souper en montrant l’affiche d’un plat affiché dehors, en faisant un signe de peace et en disant « 2 fois ».
Ce matin, on s'est promené autour de notre hotel. On est vraiment au centre d'Osaka et c'est fou la quantitée de gens qu'il y a. Dans les 4 heures qu'on s'est promené, on n'a croisé que 3 occidentaux, on fait très minoritée visible ici.
On a déjà trouvé du bon café et notre phrase book nous est très utile.
La nuit se faisait vieille, notre grand groupe s’était dispersé il n’y avait pas si longtemps et on s’était retrouvé dans un pub sur la rue Crescent. À nous trois, on avait dû boire pour six; surtout moi en réalité. Le band était bien, mais qu’est-ce que j’en savais réellement ? Mon jugement était loin d’être vif.
Entre deux chansons, je suis monté aux toilettes; en chemin je me rendu compte que l’endroit était quasi-vide, il devait être encore plus tard que je le pensais. Une fois arrivé, j’ai choisi le meilleur urinoir, de façon stratégique; à un urinoir de distance de l’autre occupant de la pièce; un gars frisé, un anglophone c’était certain. Il m’a jeté un coup d’œil rapide avant de se mettre à me jaser; pourquoi est-ce qu’il y a du monde qui veulent absolument vous parler pendant que vous pissez ? C’est bien la dernière chose qui m’intéresse moi, un autre homme qui me parle pendant que je tiens mon pénis.
─Hey man, having a nice night ?
─…Wonderful, just wonderful. Aussi, quand un homme vous parle quand vous avez les pantalons ouverts, la dernière chose à faire, c’est le contrarier. J’ai terminé avant lui, il a continué lorsque mes mains étaient sous l’eau chaude du robinet, j’avais l'avantage.
─My name’s Greg by the way, qu’il m'a dit en me rejoignant au robinet, je suis passé au séchoir en lui disant mon nom.
─That’s Great, Greg. Have a nice night. Que je lui ai dit avant de pousser la porte pour sortir.
Je suis tombé face à face avec elle, accoté sur la table de Mississipi qui fait en sorte que le couloir pourrait gagner un record Guinness du plus étroit au monde. Elle était a quelques pouces de moi, j’étais l’automobiliste solitaire sur une petite route du nord à deux heures du mat, elle était le chevreuil qui traversait la rue dans cette courbe mortelle; les phares de ma voiture aveuglant ses yeux.
Du coin de l’œil, je vois mon cellulaire vibrer sur mon bureau. À l’autre bout, c’est elle, elle semble nerveuse, après les formalités, elle commence sa phrase avec Listen…
─I don't think it would be a good idea to see each other tomorrow. Je me sens soulagé, j’ai le goût de lui dire que ça m’arrange, mais ça ne serait pas une bonne idée, question de garder une certain dignité.
─Uh, okay… Why ?
─I don’t know really, I think I don’t feel a connection between us, I can’t really explain it… Sorry.
─Don’t be sorry, you’re probably right. Have a good weekend.
─Yeah, you too… Thanks.
Je raccroche, elle n’était pas la seule à ne pas sentir de connexion.
─Wha… what are you doing here ?
─I’m here with some friends, one of us knows the band downstairs. And you ?
─I’m just waiting for a friend of mine, we were just leaving to go across the street.
Greg sort des toilettes, il nous regarde un peu perplexe.
─You two know eachother ?
─Hey Greg !, elle me regarde avec des grands yeux incrédules, Yeah she’s a friend of one of my friend’s girlfriend… I hope that makes sense. We met a couple weeks ago.
─That’s cool, well have a good night man.
─Yeah see you guys around. Je les suis dans les marches avant de bifurquer pour retourner à ma place pendant qu’ils sortent à l’extérieur.
Je suis sorti avec Yann pendant qu’il allait fumer. Elle était accotée sur le balcon du bar, elle m’a souri et je suis allé la rejoindre. Elle m'a dit qu’elle attendait son lift, qu’il ne fallait pas que je me fasse d’idée, qu’elle n’était pas avec Greg, il n’était qu’un ami. Elle m’a assuré qu’elle n’était pas de ce genre, elle, qu’elle était seulement sortie comme à l’habitude, qu’elle était désolée pour nous deux. En fixant ses grands yeux bruns, je lui ai répondu que je m’en contre-fichait, qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait, je n’avais rien à dire la dessus. Je lui ai volé un dernier baiser, question de lui faire regretter sa décision un peu. Je l’ai laissé sur sa faim après lui avoir souhaiter une bonne nuit et je suis retourné rejoindre Yann qui avait fini sa cigarette.
─C’est 6 dollars et 66 sous, s’il te plait.
─T’es sérieuse ? Que je lui réponds en lui donnant 10 dollars.
─Oui, oui; tiens. Merci et bonne soirée.
Je la remercie en empochant mon 3,35 $, l’endroit est déjà presque plein, une seule table, qui est énorme à comparer tout le reste, est libre; Benoit et une inconnue y sont assis. Tout le monde s’assis et le temps de faire les présentations, on se rend compte que l’inconnue en est vraiment une, et que sa sœur est contorsionniste, une amie d’Ines et Kahina.
Cette dernière passe à coté de notre table à cet instant, costumée comme une matrone de cabaret, elle m’avoue se nommer Lucy Fer pour la soirée et me répond comme un dialogue de roman français; je me sens comme un mauvais joueur d’impro.
C’est justement ce groupe qui commence le bal, un genre de mélange instrumental entre Lady Tron et Mars Volta. Bien surprenant et agréable. Ils nous jouent un bon set, à la fin je vois Ines se rendre à l’avant, dans son personnage, signe qu’elle sera prochaine.
Sa sœur la présente, Ines rougit et le tout commence. Encore et toujours trop court, mais il faut s’y faire. Les filles avaient commencé à agiter leurs jupes sous la Vipère; voyant ça, Ines avait coupé ses deux chansons plus calmes, question de garder la foule avec elle. Short and sweet, son meilleur show à date, d’après moi.
Dehors, je recroise Kahina, à qui j’offre un verre, si elle le veut bien cette fois :
─Ça me ferait plaisir, mais va falloir être discret. Qu’elle me dit avant de me demander mon nom.
─T’as vraiment aucune idée ?
─Non, on s’est déjà parlé ?
─Euh, non mais on se lit…
─Ah okay ! Je te replace là.
Un petit shooter rapide, on se souhaite une bonne soirée et je vais chercher Benoit avant de partir. Devant le bar, je félicite Ines pour son show et lui promet que je serai à son prochain. On se rend au vélo de Benoit, l’autre coté de la rue; vu de cet angle, le bar a l’air plein à craquer, tous les fumeurs s’en grillent une avant que le dernier groupe commence. Benoit me regarde prendre le groupuscule en photo en se battant avec son cadenas :
─T’avais raison, la fille au chandail orange, elle me fixait tout le temps.
─Quelle fille orange ?
─Celle qui était jolie, voyons tu me l’as pointé deux ou trois fois.
─Non, c’était pas moi, je me souviens pas du tout d’elle. T’es allé lui parlé au moins ?
─Non, je lui ai seulement souri, une bonne action sans récompense quoi.
─Ben, voyons, ça donne quoi tout ça ?
─C’est bon pour le karma.
─Fuck le karma.
─Veux-tu bien me dire pourquoi il faut absolument que ça soit fucké ces choses-là ?
─Parce que c’est comme ça, c’est tout. C’est tout le temps fucké, j’ai jamais entendu personne me dire que leur relation était normale, sans embusques.
Il prend une longue gorgé de bière, je l’imite.
─À bien y penser, les seules relations normales et saines qu’on peut avoir, c’est avec des inconnus.
Il me regarde sans vraiment trop comprendre. Je fais signe au barman pour qu'il vienne remplir nos verres, question que mon affirmation ait du sens.
─I warned him, if ever he’d let himself get closer to me, he’d get fucked up.
─I hope he took the offer up.
Elle me sourit avant de prendre une longue gorge de bière, je l’imite.
─He told me he’d be ready to drop everything that very instant and leave on a plane with me.
─Sounds like he’s already fucked up.
Elle me regarde en complice en cherchant la serveuse du coin de l'oeil, question d'avoir une autre pinte.