6.09.2006

Orange Sanguine

Une gracieuseté de David


─C’est 6 dollars et 66 sous, s’il te plait.
─T’es sérieuse ? Que je lui réponds en lui donnant 10 dollars.
─Oui, oui; tiens. Merci et bonne soirée.

Je la remercie en empochant mon 3,35 $, l’endroit est déjà presque plein, une seule table, qui est énorme à comparer tout le reste, est libre; Benoit et une inconnue y sont assis. Tout le monde s’assis et le temps de faire les présentations, on se rend compte que l’inconnue en est vraiment une, et que sa sœur est contorsionniste, une amie d’Ines et Kahina.
Cette dernière passe à coté de notre table à cet instant, costumée comme une matrone de cabaret, elle m’avoue se nommer
Lucy Fer pour la soirée et me répond comme un dialogue de roman français; je me sens comme un mauvais joueur d’impro.


La chaleur est palpable, et la quantité de gens présents ne fait qu’empirer le tout. Yann sort pour fumer sa cigarette, je le suis; content de me sauver de l’humidité. A l’extérieur, il me présente son futur coloc; qui est le copain de la pianiste d’un des trois groupes qui jouent ce soir.

C’est justement ce groupe qui commence le bal, un genre de mélange instrumental entre Lady Tron et Mars Volta. Bien surprenant et agréable. Ils nous jouent un bon set, à la fin je vois Ines se rendre à l’avant, dans son personnage, signe qu’elle sera prochaine.
Sa sœur la présente, Ines rougit et le tout commence. Encore et toujours trop court, mais il faut s’y faire. Les filles avaient commencé à agiter leurs jupes sous la Vipère; voyant ça, Ines avait
coupé ses deux chansons plus calmes, question de garder la foule avec elle. Short and sweet, son meilleur show à date, d’après moi.


Dehors, je recroise Kahina, à qui j’offre un verre, si elle le veut bien cette fois :

─Ça me ferait plaisir, mais va falloir être discret. Qu’elle me dit avant de me demander mon nom.
─T’as vraiment aucune idée ?
─Non, on s’est déjà parlé ?
─Euh, non mais on se lit…

─Ah okay ! Je te replace là.

Un petit shooter rapide, on se souhaite une bonne soirée et je vais chercher Benoit avant de partir. Devant le bar, je félicite Ines pour son show et lui promet que je serai à son prochain. On se rend au vélo de Benoit, l’autre coté de la rue; vu de cet angle, le bar a l’air plein à craquer, tous les fumeurs s’en grillent une avant que le dernier groupe commence. Benoit me regarde prendre le groupuscule en photo en se battant avec son cadenas :

─T’avais raison, la fille au chandail orange, elle me fixait tout le temps.
─Quelle fille orange ?
─Celle qui était jolie, voyons tu me l’as pointé deux ou trois fois.
─Non, c’était pas moi, je me souviens pas du tout d’elle. T’es allé lui parlé au moins ?
─Non, je lui ai seulement souri, une bonne action sans récompense quoi.
─Ben, voyons, ça donne quoi tout ça ?
─C’est bon pour le karma.
─Fuck le karma.