L'image du café

Au boulot, comme a beaucoup d’endroits d’ailleurs, le café est synonyme d'energy drink, il sert a nous donner le petit boost qu’on a besoin pour continuer la journée. La qualité recherchée de ce café est sa caféine, plus il y en a, mieux c’est. Ça tombe bien, plus le café est cheap, plus il y a de la caféine. Plus le café est cheap, plus t’en prends et avant que tu t’en rendre compte, t’es stressé au café; la sueur dans le dos pour aucune bonne raison, les tremblements de mains, la perte de ton appétit, la mauvaise haleine et le mal de dents en mettant trop de sucre pour te faire croire que le café est bon.

Contrairement a ce que j’aurais cru avant d’arriver dans le domaine des jeux vidéo, il n’y a pas beaucoup de ‘fana’ du café, la plupart voit le café comme un outil. Pour eux, la machine a 25 sous suffit, pour les autres, le café Vienne fait du moyen café au premier étage. Plus loin, y’a le café Esperanza, ou il n’y a pas de café filtre, et parfois je vois du monde avec des verres de l’Olympico.

Dernièrement, notre grosse corpo a voulu nous faire plaisir, elle a installé un comptoir Starbucks a coté du nouveau traiteur. Ça veut dire que tous les faux coffee-snobs vont pouvoir aller se chercher un White Chocolate Mocha Frappuccino® Blended Coffee sans mettre leur manteau pis marcher pendant 20 minutes pour aller au Starbucks le plus proche. En plus, la Barista qui travaille au comptoir (du matin au soir, 5 jours semaine, seule) est cute et souriante, donc il y a plein de nouveaux amateurs de bons cafés qui reviennent deux fois par jour pour demander un Toffee Nut Latte® avec de la crème fouettée et de la poudre au chocolat su’l’top juste pour pouvoir lui jaser pendant un gros deux minutes en espérant que le sourire qu’elle leur offrent veut dire plus qu’un plus gros tip.

J’ai rien contre Starbucks en soi, c’est du bon café, en plus ici, ils ont baissé les prix pour être compétitif, je peux m’en tirer facilement en bas de 2 $. Ce qui m’énerve, c’est ceux qui pensent qui sont fancy et connaisseurs quand ils vont là bas. C’est comme ceux qui pensent connaître le vin parce qu’ils ont vu Sideways. Ce qui m’énerve, c’est être associé à ce groupe-là parce que, maintenant, je peux aller chercher un café que je vais apprécier sans mettre mon manteau ni descendre d’étage dans l’ascenseur.

Qu’on se le dise, j’aime le café. J’aime ça quand mon café goutte autre chose que la poudre instantanée. J’aime ça quand mon café me donne pas mal au ventre 15 minutes après l’avoir bu. Si ça veut dire payer un peu plus cher et avoir l’air d’un poser, tans pis.

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David.