10.21.2005

Restaurants Redondants

Une gracieuseté de David


─Salut m'sieur, ça va ?
─Oui ça va, il fait vraiment froid par contre, et toi ?,
je répond au gars qui est en arrière du comptoir au Café Esperanza, c'est toujours lui à chaque matin. Il est 9 heures du matin, le café vient d'ouvrir, je suis le deuxième client après une fille assise près de la fenêtre. Il regarde mes lunettes toutes embuées (ça sent vraiment le froid, hein Julien ?) que je viens de déposer sur le comptoir.
─Ça va très bien, tu veux un muffin avec ton café ?
─Oui, s'il-te-plait.
Il enclanche la machine à espresso et me choisi un muffin qui vient de sortir du four y'a pas 15 minutes. Quand il verse les deux petites tassettes en stainless dans mon verre, il s'exclame d'un grand Yes ! Je le regarde un peu perplexe, il m'explique alors qu'il se sert souvent de mon café pour juger si sa journée va bien aller ou non (le café est un peu space/grano pour vous donnez une petite idée). Il disait que s'il réussissait bien mon café, il aurait une bonne journée, et que ce matin, mon café était parfait.
Je lui ai souhaité une bonne journée.

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Je ressors à l'extérieur pour le midi, 2 coins de rue de la job, y'a la petite épicerie chez José, il fait les meilleurs sandwiches du quartier et il a toujours un sourire au visage.
José, c'est un guatémaltèque, il est venu s'installer au Québec avec sa femme et son fils pour avoir une vie plus facile. Il dit qu'il aime pas le froid et la pluie de la ville et qu'il a pas hâte qu'il neige, mais qu'il adore Montréal tout de même. "Si c'est seulement ça qu'on a à se soucier, on est bien ici!" qu'il m'avait dit la semaine passée.
José a eu le temps de faire des sandwiches d'avance aujourd'hui. En m'en choississant une tranquillement, je lui dis que j'ai commencé mes cours d'espagnol hier, que je vais pouvoir me pratiquer avec lui. Il commence donc a compter le total de mes achats en espagnol et como esta. Muy bien; Gracias. ─Hasta la proxima. Bonne fin de journée.

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Quand je veux écrire ma nouvelle, je vais au café les Deux Maries sur St-Denis, j'essaie d'y aller une fois par semaine au moins. Ça me permet de m'assoir et me concentrer sur mon histoire parce que j'ai moins de distractions comme ça. J'y vais plus pour l'ambience relaxante que pour la nourriture, le café est vraiment bon par contre. C'est la seule place que je connais ou ils servent un americano de l'ancienne manière. À chaque fois que j'y vais, je reste au moins deux heures à écrire, et je suis rarement le seul à rester aussi longtemps. Merci pour la belle soirée.

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Je vois ça comme entrer dans la vie des personnes qui travaillent à ces endroits pendant un petit moment, un genre de figurant ou une personne qui ne dit qu'une réplique pendant tout le film. Parce que chacune de ces personnes occupent une partie de ma mémoire, ma mémoire pour les détails, celle qui me rapelle que j'ai fait signer mon billet de Jeszcze Raz et qui me rapelle les paroles de Father and Son.

Mais ils font aussi parti de mes habitudes; demain, je vais arriver au café et je n'aurai pas besoin de dire comment j'aimerais mon café, je vais aller rire un brin pendant le midi, et si je veux aller écrire, je sais qu'il y aura une place pour moi près du mur, là ou les meilleures chaises sont.
Jusqu'à ce que quelqu'un d'entres nous décide de changer ses habitudes pour qu'un de ces petits détails ne devienne qu'un souvenir.
C'est les petites choses simples comme ceux la qu'on aime bien se rapeller parfois.

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David.