1.21.2006

Je suis droitier

Une gracieuseté de David




Jeudi vers midi, je suis sorti du boulot avec mon sac sur le dos. J’avais pas prévu partir si tôt, mais une douleur lancinante au poignet droit m’encourageait.

Ça fait depuis lundi que ça dure, je pensais bien que c’était une tendinite, mais je voulais que ça parte tout seul. Quatre jours plus tard, il a fallu que je me résigne. J’aime pas aller a la clinique, ça m’étonnerais d’entendre quelqu’un dire qu’il aime ça, en plus j’avais pas de rendez-vous parce que j’ai pu vraiment de clinique, la dernière fois que je suis allé, c’était celle près du collège Ahuntsic, je ne reste plus dans ce coin-là.

J’ai décidé d’aller à une clinique sur Mont-Royal, près du metro. C’est près de mon boulot, et c’est près de mon autre rendez-vous. Fallait je me fasse couper les cheveux, depuis que j’ai trouver le salon de coiffure Tornade, ça me dérange plus vraiment d’aller me faire couper les cheveux, si ce n’est que l’exercice en tant que tel; j’aime pas ça avoir les cheveux courts (on s’entend j’ai pas une coupe à la Fabio). Mais à pars le prix qui me faisait y aller le moins souvent possible, le reste est correcte. Maintenant ça me coute seulement 10$, tip inclus, ça me permet de prendre une pause, de faire du small-talk avec les jeunes et jolies coiffeuses et puis de pas savoir quoi faire avec mes cheveux quand je me regarde dans le miroir pendant 2 semaines.


Je suis entré dans la clinique avec une nouvelle tête, la salle d’attente était à moitié pleine, des personnes âgées pour la plupart. La réceptionniste lève la tête quand j’arrive a son bureau, elle me regarde avec son piercing sur le sourcil et ses cheveux rouges. Elle me parle avec une voie agacée, je suis pas le seul a ne pas vouloir être ici. Je vais m’asseoir pour attendre pendant une heure et demi, avec de la musique pour couvrir les plaignardises d’une petite vieille qui a mal au dos, a la tête, aux pieds, aux yeux, mais qui est dont contente que quelqu’un lui ait payer un morceau de chocolat.

Le docteur m’appelle enfin, un petit homme asiatique, en gris de la tête aux pieds, ses cheveux comme sa cravate. Il me pose des questions sous forme d’affirmations, me donne des directives tranquillement en écrivant avec un vieux crayon bic dont la pointe disparaît a chaque mot sous le poids de son écriture. Je le remercie, il me souhaite la santé et je vais voir sa femme au comptoir pharmaceutique.

Une toute petite dame avec un foulard jaune m’accueille, elle me dit de faire attention a moi, de ne pas trop travailler pendant qu’elle cherche mes ordonnances. « Faites attention a votre santé, vous en avez qu’une. » Qu’elle me dit en me donnant mes deux petits pots remplis de pilules. Elle me souhaite une bonne journée avec un sourire franc, qu’on voit rarement.

***

─Les anti-douleurs, je peux pas prendre d’alcool avec.

─C’est correct, ça va te faire une cure, que la fille du Starbucks me répond en me donnant mon café hier, Prends le avec la main gauche là, pas de raison de fatiguer ta main droite plus qui faut.

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Je travaille avec un ordi toute la semaine et je viens d’écrire ce billet. Ce soir je sors, je pense que ça va être la première fois que je sors dans un bar sans boire; ça va être beau.