9.23.2005

Boogieman and Passion

Une gracieuseté de David


Mercredi soir, je rencontrais du monde au café l'Utopik pour un petit concert. Je savais pas a quoi a m'attendre, l'Utopik, bien que ça soit tout près de chez moi, je n'étais jamais allé. Tout ce que je savais du show, c'est que c'était l'ami de la fille qui m'avait invité et qu'il jouait de la guitare et de l'harmonica.

Aucune attente, moins de déception.

Le café est un endroit vraiment bien, assez petit, un peu trop éclairé. Ça ressemble un peu au café Esperanza, en moins gros. Toutes les chaises sont différentes et y'a même un divan qui doit être plus vieux que moi. On s'installe justement sur ce divan qui en a vu d'autres et on attend que le show commence.
Sur la mini-scene, c'est Justin Lacroix, avec seul accompagnement sa guitare et son harmonica. Il vient de Winnipeg mais il est de souche francophone. Il commence vers 10h et finira vers 12h30 avec une petite pause entre. En tout, environ 2 heures de chansons. Il nous chante des chansons en français ainsi qu'en anglais, en allant du blues au folk-pop à la Jack Johnson. Il nous refait même deux chansons dans leur version traduite. Il a de gueule quand il chante, une voix qui s'apprête aussi bien a des chansons tranquilles de feu de camp qu'a des beats festifs qui donnent le goût de se lever et danser autour des chaises. Il a aussi beaucoup de matériels, ses chansons ne durent pas vraiment plus que 4 minutes, donc en 2 heures; on a du en entendre une bonne vingtaine.

On a eu aussi droit à un mini-rappel, parce qu'il avait oublié une chanson dans son set. Vraiment bien comme chanson en plus, ça aurait été triste de pas l'entendre, surtout après avoir su le Backstory de la chanson.

Prochaine fois qu'il viendra a Montreal, j'y serai. Avoir su plutôt, j'aurais invité Karl, il aurait trippé.




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En lisant Alex, je suis tombé sur Magenta, qui demandait ou sont passé les Romantiques/Passionnés. Ce qui m'a fait penser à une autre question. Ou sont passé les filles qui en valent la peine ? J'ai émis trois hypothèses:

1. Elles sont déjà prises.
2. Elles sont rousses (voir point 1).
3. Elles cherchent les romantiques/passionnés.


Ce qui se résume en un point; elles ne se rendent pas compte du pouvoir qu'elles ont sur nous. Je vais vous donner un exemple.

A la job, ils ont engagé une fille pour vérifier si nos formations étaient conformes à ce que la compagnie clamait. C'est une fille qui travaille en relations humaines et qui doit donc gérer pleins de choses en même temps tout en rencontrant un max d'employés. Disons que son nom est Annie tiens. Et bien Annie doit être dans la fin vingtaine, elle est petite, blonde, des yeux bleus perçants, un sourire fatal et un corps d'enfer. Annie n'a pas de voiture, elle ne prend pas le transport en commun non plus; elle se rend au travail en vélo, pas un vélo bon marché non plus , ce qui doit vouloir dire qu'elle doit sûrement faire des randonnés la fin de semaine quand elle a du temps libre.

Annie connait enormément de monde dans la compagnie, mais elle se fait un devoir de dire bonjour a tous et a toutes quand elle les croise, piquant une petite jasette avec l'un d'entres eux de temps a autre.
Elle fait bien sa job, ne s'empêchant pas de dire que ceux plus haut ont des choses à changer, elle nous écoute parler en prenant tout ce qu'on dit en considération. Elle vient aussi nous faire un petit compte-rendu pour nous tenir au courant de ce qui se passe et vérifie si on a bien rempli nos formulaires (pas comme celle qui était supposé vouloir mon diplôme pour que je puisse travailler).

Quand Annie entre dans notre espace de travail, tous les hommes arrêtent de travailler pendant un instant et la regarde passer. Elle a beau être plus petite que nous, elle marche sur un nuage, ses souliers ne sont pas excessivement bruyants comme certaines. Celui qu'elle va voir sera invariablement heureux et souriant, il butera sur ces mots aussi, et ceci même s'il a une femme qui l'attend en dehors de la job. Certains remettent leur réunion à plus tard pour qu'ils puissent lui parler un peu plus longtemps, si ce n'est que pour une minute de plus.

Quand Annie sort dans notre espace de travail, tous les hommes recommencent a respirer. Ils se regardent avec un air de taré. Certains portent des petits commentaires, certains sont encore en train de se rappeler les dernières secondes avant son départ, certains se jouent un film de ce que leur vie serait avec Annie. Un seul point en commun entre eux, ils sont tous des rêveurs.

Parce qu'Annie a sûrement un copain, un homme charmant qui fait du vélo, avec elle la fin de semaine. Il n'est pas très grand, juste assez, un air de rockeur, mais qui reste terre a terre. Il a un bon boulot, qui lui prend de son temps, mais pas au complet, juste assez pour s'ennuyer d'Annie pendant la semaine, question de lui donner le goût de passer des fins de semaine géniales avec elle. Ils vont visiter des endroits hors des sentiers battus, des choses différentes, la ou il n'y a pas encore foule. Ils boivent leur bouteille de vin qu'il a amené en cachette au coucher de soleil, dans un petit parc, avec une baguette et du fromage; pour que tout soit en règle. Ils retournent chez elle, pour avoir une nuit endiablée qui fera l'envie de tous les hommes et femmes qui connaissent Annie et son copain.

Car le pire dans tout ça, c'est qu'Annie n'a sûrement aucune idée qu'elle a tout ce pouvoir auprès des hommes. Elle doit se rendre compte de la surface, qu'elle est belle et qu'elle se fait regarder, mais qu'elle fasse rêver autant, ça elle ne le sait pas. Elle, ce qu'elle voit a longueur de journée, c'est des hommes qui ont des airs de taré illuminé qui begueillent. Alors, c'est la que tout ce complique.

Admettons l'improbable, Annie est célibataire (!) et en quête d'un homme qui saura lui plaire a sa juste valeur. Elle cherche aussi un romantique/passionné, rien de moins pour elle, elle ne veut pas un figurant, elle veut un homme qui pourra jouer un rôle principal dans sa vie. Comme vous vous souvenez, tous les hommes deviennent cons autour d'elle, et juste pour vous préciser, on a pas l'air passionné quand on est con. Annie aura donc de la misère à trouver son homme, et commencera à perdre espoir peu a peu, surtout a force de rencontrer des gars qui manquent de locutions à chaque coin de rue.

Alors qu'un jour, elle rencontre l'Homme, un vrai romantique rouge, un passionné de première classe. Celui dont toutes les filles rêvent. Mais, il y a un problème, elle se fait tellement jeter par terre en le voyant qu'elle perd tous ses atouts qui la rendent si charmante. Elle begueille quand il lui pose une question et ne peut s'empêcher de sourire quand elle le croise dans la rue. Un autre problème aussi, il a déjà une copine, une fille géniale tout droit sortit d'une affiche de mode, intelligente aussi; question de faire chier royalement.

Annie doit donc se résigner a prendre le moins con des cons qu'elle connait, jusqu'a ce qu'elle trouve qu'il est trop con et que le cycle recommence.


Les passionné(es) sont sûrement partout dans la ville, mais de la a ce qu'ils se rencontrent, c'est une autre histoire. Le nombre d'occasions qui se manquent doit être épeurant. Un peu comme deux personnes qui se connaissent et qui font le même trajet tout la soirée mais avec une heure de différence, de sorte qu'ils ne se voient jamais.


Ils le savent toujours un peu trop tard qu'ils se sont manqué.


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David