3.30.2006

Pharmacie

Une gracieuseté de David


Quand j’étais petit, j’allais souvent a la pharmacie; une pharmacie qui avait pour nom Brunet, une grande pharmacie avec plein d’allées, remplies de choses hors de mon monde, avec le comptoir de prescriptions à l’arrière, avec le grand pharmacien et son sarrau blanc comme un œuf. Plus tard, évidemment, je me suis rendu compte que toutes les pharmacies étaient comme celle là, mais dans mon petit monde à moi, elle était unique.

Ma mère m’y amenait au moins une fois par semaine, on se parquait à l’avant, devant la grande vitrine ou on voyait jamais en dedans à cause des grandes lettres blanches qui cachaient l’intérieur. Des fois, j’avais droit à une surprise dans la machine à surprises dans l’entrée; c’était jamais des bons jouets mais j’en voulais tout le temps, peut-être parce que j’espérais avoir la boule magique qui contenait le meilleur jouet sur la terre, ou peut-être seulement parce que j’aimais jouer avec les contenants des jouets qui brisaient tout le temps.

En entrant, je me dirigeais tout le temps vers la dernière rangée, c’était ma rangée, la seule qui avait des choses que je comprenais. En fait, je comprenais l’allée des savons et des brosses à dents plein de couleurs, mais c’était pas intéressant ça. Dans ma rangée, il y avait les jouets fluos, les super balles et les boites de crayons de bois; pas des prismacolor, juste les boites de douze avec un paysage fait à la main, je le trouvais tellement bien fait ce dessin-là que des fois, je regardais la boite sans vouloir l’avoir, juste pour la trouver belle.
Dans cette allée, il y avait aussi les ciseaux rouges à bouts ronds, les bleus à bouts pointu qui me foutaient une peur incroyable à cause de leur piquant et les verts pour les gauchers ou les droitiers qui n’avaient pas été assez rapide pour choisir un rouge dans les activités de bricolage.
Il y avait aussi les cartes de souhait, que je regardais de temps en temps, quand j’avais épuisé mes yeux dans les jeux, une grande murale pastelle remplie de messages pré-machés, pour faciliter les choses quand on est pas capable de dire ce qu’on ressent pour l’autre sans avoir le menton qui fléchit.

Quand ma mère avait terminée de faire ses achats, elle venait me chercher dans mon allée, on passait à coté du grand tourniquet rouge de petites autos Majorette. Des copies carbones des grandes qui étaient dehors, mes yeux brillaient devant ses petites choses, moi je voulais celles qui avaient des portes qui s’ouvraient; si elle avait des roues qui tournaient, c’était encore mieux, même si ça voulait dire qu’elle n’allait pas pouvoir rouler droit sur le plancher de la cuisine.

Quand on attendait pour pouvoir payer, je reluquais les barres de chocolat et les paquets de gommes balounes. Je les regardais si souvent que lorsque le temps venait pour m’en choisir une, je savais toujours ou elle se trouvait, sans hésiter. Je les regardais si souvent qu’une fois, j’ai trouvé un billet de 50 $ sur les paquets de kit kat; ma mère m’avait dit de le cacher dans mes poches pendant qu’elle recevait son change. Dans l’auto, on s’était partagé le butin, 25 gros dollars chacun, j’imaginais déjà tout les trésors que j’allais pouvoir m’acheter dans ma grande pharmacie, ca fait beaucoup de petites autos, 25 gros dollars. J'avais deja hate de revenir.

Quand j’étais petit, j’adorais la pharmacie.


David.