3.10.2006

Du gravier et de la glace.

Une gracieuseté de David


Quand j'habitais à ville St-laurent, je faisais beaucoup de transport en commun, ça me donnait deux heures par jour qui me restait à meubler.

Dans le metro, je lisais mon livre du moment; une fois débarqué, il me restait 15 minutes à marcher jusqu'à chez moi, à travers les petites rues tranquilles, le stationnement d'un collège et le long d'un vieux chemin de fer. J'avais pas de musique, je me laissais bercer par les bruits de la nuit, parce que je finissais tard, parce que les gens qui veulent acheter un livre, ils ont le droit de l'acheter une heure avant les douze coups de l'horloge.

Quinze minutes, c'est pas très long, mais sans aucune musique pour m'amener ailleurs, c'était en masse pour me poser des questions, faire le point sur ma vie, et penser au futur.

Ce petit temps-là, à moi, je l'ai toujours pris pour acquis, j'en ai souvent eu à revendre; les enseignants du primaire appelaient ça être dans la lune.
Ce petit temps-là, y sert à toute les choses qui se passait/passe/passeront dans ma vie. Que ça soit du monde, des mots, de l'argent, tout y passe.
Ce petit temps-là, il est fragile, il s'efface facilement sous les bruits ambiants, une chanson de Death Cab ou par un coloc qui rentre dans ma chambre.

Ce petit temps-là, c'est comme une madeleine : une grande association de pensées l'une après l'autre, si longue que quelques fois, refaire le chemin à l'envers est aussi intéressant qu'à l'endroit. J'appelle ça une madeleine, parce que c'est à ça que je pense quand je pense à une association d'idée, à cause d’un cours de français.

C'est rare maintenant ce temps-là, j'en ai encore tous les jours, mais moins. Ça me fait l'apprécier encore plus. Y'a pas longtemps, je suis revenu chez moi à la marche, tard le soir, une petite marche de trois quarts d'heure, les batteries de mon iPod étaient mortes.
15 minutes, c'est amplement pour faire le tour de ma journée.
30 minutes, c'est assez pour retourner dans le passé
45 minutes, c'est juste assez pour se rappeler des choses oubliées.

Des fois je voudrais pouvoir finir mes affaires en fade out, ça serait moins compliqué.

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David, qui a un petit penchant emo ces temps-ci.